Pelouses sèches et orchidées

Le Rudemont

Vers 4000 ans avant J.C., avant l’occupation humaine, le Rudemont était sans doute presque entièrement boisé.
Les premiers agriculteurs qui s’y installèrent vont défricher, cultiver et élever du bétail.

Ces anciennes pratiques agro-pastorales vont contribuer à enrichir et diversifier le milieu. Une formation végétale originale va apparaître et remplacer la forêt : la pelouse calcaire ou pelouse sèche.

Héritage de ce lointain passé, ce paysage semi-naturel que les pratiques pastorales vont conserver jusqu’à l’aube du XXème  siècle, est caractérisé par une végétation herbacée de faible hauteur où l’arbre n’avait plus sa place.

De nouvelles espèces végétales vont apparaître : des plantes calcicoles (qui “aiment le calcaire”), thermophiles (qui “aiment  la chaleur”) et xérophiles (qui “aiment  la sécheresse”) vont s’y développer et couvrir le Rudemont de cette flore qui en fait la richesse.

Dès le mois de mars, le Rudemont se pare des couleurs éblouissantes des anémones pulsatilles.

Mais plus de troupeau aujourd’hui, plus de berger…
La question qui nous est posée est simple : si nous laissons faire, en quelques décennies, ce témoin du passé disparaîtra et avec lui sa diversité floristique et faunistique.
Des associations telles que le Conservatoire des Sites ont fait le choix de continuer à les entretenir.

Les orchidées

Le Rudemont et quelques autres petits endroits exposés plein sud constituent l’habitat notamment des rares orchidées. Plus de vingt espèces y fleurissent du printemps à l’automne.

Non, ce ne sont pas des insectes, seulement des orchidées dont la forme et la couleur du labelle ( nom donné à un des pétales de la fleur) rappelle l’insecte en question.
Car les orchidées du genre Ophrys sont passées maître dans l’art du mimétisme pour attirer l’insecte qui viendra les féconder : elles vont “imiter” la femelle, (couleur, aspect, phéromone sexuelle) de certaines espèces et attirer ainsi le mâle qui se chargera du pollen pour l’emmener ensuite sur une autre fleur.

D’autres espèces se féconderont d’elles-mêmes : les épipactis, les céphalanthères ainsi que l’ophrys abeille.